3/11/2023

L’Intelligence Artificielle selon Luc Julia

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Le 27 septembre dernier, nous avons interviewé Luc Julia, l’une des plus grandes figures de l’IA et de la tech française et mondiale. Aujourd’hui Chief Scientific Officer au sein du groupe Renault, il est mondialement connu pour être le co-créateur de Siri, l’assistant vocal d’Apple.

Cet article retranscrit cet échange, décomposé en 4 parties :

  • La carrière de Luc en quelques chiffres et dates clés
  • Ses convictions sur l’Intelligence Artificielle
  • Ce que c’est de travailler avec Luc au quotidien
  • Sa perception de la place de la France dans la technologie et l’IA

Retrouvez aussi cet échange en replay vidéo ou bien en format podcast.

Luc Julia en quelques chiffres et des dates clés

Vous aimez dire que votre carrière se découpe en tranches de vie de 10 ans, pouvez-vous les résumer succinctement ?

10 ans de recherche, 10 ans de startup dans la Silicon Valley et 10 ans de grosse boîte dans la Silicon Valley : HP, Apple et puis Samsung.

Et depuis 2021, j'ai commencé mes 10 ans de grosse boîte française.

C'est donc un nouveau cycle qui a démarré, vous comptez vraiment faire 10 ans ?

Ah oui, je ferai 10 ans, je fais à chaque fois 10 ans, il n'y a pas de raison !

Il y a une date qui vous tient particulièrement à cœur : le 9/9/99 à 9h09, à quoi correspond-elle ?

J'étais à la fin de mes années de recherche, et je faisais de la recherche très appliquée, au Stanford Research Institute, dans la Silicon Valley. Et donc le 9 septembre 1999 à 9h09 du matin, on s'était amusé à montrer les 9 projets sur lesquels on avait travaillé pendant les 7 années précédentes.

C'étaient des projets qui par eux-mêmes pouvaient porter les startups. C'est-à-dire que c'était des petits projets, mais intéressants, que je qualifie de visionnaire pour l’époque. Et donc, effectivement, on a présenté ça à la presse.

C'étaient des choses comme de la réalité virtuelle ou des assistants vocaux, une voiture intelligente, un frigo intelligent, le tout dans un écosystème où tout se parlait grâce à Internet.

C'était vraiment une vision d'un monde nouveau, un monde connecté, qui en 1999 n'était pas vraiment le cas : il n'y avait pas de 3G, pas d'Internet autre qu'avec des fils, à peine du Wi-Fi, et pas de GPS. Et nous, on montrait une voiture connectée qui naviguait avec une carte.

Et certains de ces projets ont été des pierres angulaires pour des startups que vous avez incubées par la suite.

On a créé le deuxième incubateur de la Silicon Valley. Le premier avait été créé par Paul Allen, le fondateur de Microsoft, qui avait créé un incubateur qui s'appelait Interval.

On avait pris le modèle d'Interval avec une petite différence, c'est que Paul Allen avait mis 100 millions de dollars dans l'incubateur, et nous, on en a mis 1. C'était plus modeste, mais plus efficace en fait, car on s'est retrouvés à créer, dans les années 2000, 5 startups, dont 4 ont bien marché. Donc un tatio de 80%, alors que le ratio de Paul Allen était égal à 0.

Une fois qu’une startup se lançait, elle ne pouvait plus revenir dans votre incubateur. Est-ce cela la clé de leur succès ?

Exactement. C'était la différence avec Interval, où il y avait un filet de sauvetage, c'est-à-dire que des mecs très forts, très brillants, partaient dans les boîtes, mais ils étaient plus ou moins motivés, et si ça ne marchait pas, ils pouvaient revenir à Interval.

Nous, on a fait le même concept, mais sans le filet. C'est-à-dire que s'ils partaient dans la startup, et qu'ils ne réussissaient pas, ils faisaient autre chose, mais ne pouvaient pas revenir.

C'est pour ça, je pense, qu'on a eu 80% de succès, quand Paul Allen, pour Interval, a eu 0% de succès.

Cela reflète, finalement, l’esprit de la Silicon Valley que vous appréciez tant ?

Oui, il n'y a pas de filet de sécurité. Le risque fait partie de l'innovation, le risque fait partie de l'apprentissage. On apprend en se plantant. C'est comme quand on fait du vélo, on apprend quand on tombe.

C'est quelque chose qu'on ne comprend pas bien en France. On a peur du risque, on a peur de l'échec. L'échec, ici, c'est rédhibitoire. Après, on vous place dans une petite case : le nul. Là-bas, si vous n'échouez pas, c'est bizarre. Donc, il faut quand même échouer un peu pour réussir.

Autre date, le 5 octobre 2011, qui celle de la mort de Steve Jobs. Quel impact cela a eu sur la manière dont vous avez travaillé sur Siri ?

On a lancé la création de Siri au sein d’Apple le 4 octobre 2011, donc la veille de sa mort. La légende dit qu’il a tenu jusqu'à ce que Siri sorte, parce que c'était son bébé. Et il est mort le lendemain.

Siri date de 1997, donc c'est loin de 2011, c'est 14 ans avant. Mais personne n'avait bien compris, en fait, Siri. On ne comprenait pas exactement comment l’utiliser.

Steve Jobs, en 2009, a rencontré la startup derrière Siri, et il a dit “c'est rigolo”, surtout en 2009, deux ans après le lancement de l'iPhone.

Donc lui, il a bien vu que c'était cet assistant. Et il a vu ça contre tous ses lieutenants, qui n'avaient rien compris, et c'était vraiment lui qui a poussé pour intégrer Siri.

On était évidemment en mode secret, comme on peut imaginer. Mais c'était très intéressant, on a eu l’opportunité de tout développer de zéro. Il y avait le iCloud, mais ça n'avait rien à voir, on ne pouvait pas faire de compute dessus, alors que pour Siri, il fallait faire du compute dans le cloud.

On était une quinzaine au départ et on s'est retrouvé à 85. C'était une équipe intéressante qui faisait de tout du cloud au front-end.

Si je vous dis 15 millions, 80 millions, 300 millions, plusieurs milliards, qu’est-ce que cela vous évoque ?

C'est la fierté globalement de faire des produits pour les vrais gens, parce qu'à la fin, c'est ce que j'aime faire. Je fais des produits pour des vrais gens, pour que ça leur serve à quelque chose.

J'ai commencé quand j'avais 9 ans à faire ma première machine, qui était la machine à faire le lit, c'était pour un “vrai gens”, moi, parce que je n'avais pas envie de faire mon lit. Ça ne marchait pas, mais j'ai fait ce robot, c'était rigolo, donc j'ai commencé comme ça et j’ai continué après.

Une des startups que j'adore, qui est pour moi le plus beau projet qu'on ait jamais fait et qui était à destination des geeks - je pense qu'on a eu tous les geeks de la Terre qui ont utilisé ce truc-là - et c'était 15 millions de geeks qui l'ont utilisé. C'était dans les années 2000-2005, c'était Orb Networks pour ceux qui l'ont utilisé.

Après ça je suis rentré chez HP, on a fait des imprimantes connectées dès la première année, pour atteindre 80 millions d'imprimantes connectées vendues.

Et puis Siri, effectivement, au lancement, 300 millions d'utilisateurs, aujourd’hui 500 millions d'utilisateurs. Et puis après, Samsung, on passe dans une échelle encore supérieure, car ce tous les objets connectés de Samsung qui représentent des milliards d'utilisateurs, effectivement.

Vous avez finalement navigué entre vos deux amours, qui sont l'IA et l'IoT.

Oui, même si pour moi c’est même chose, car finalement l'IoT, c'est quoi ? Ce sont des objets que l'on va connecter à nous, et cette connectivité est compliquée, et donc c'est de l'intelligence artificielle dans le sens où il faut récupérer les signaux humains pour que ces objets communiquent avec nous ou qu'ils communiquent entre eux.

Parlons IA

Qu'est-ce qui vous rend optimiste concernant l’IA et pourquoi y a-t-il cette vague actuelle de pessimisme et de peur ?

Je suis optimiste parce que je m'éduque sur les capacités de l'IA. Je sais que ses capacités sont limitées. J’appelle d’ailleurs ça de l'Intelligence Augmentée car ces outils augmentent notre intelligence en général, sur les domaines pour lesquels ils viennent nous aider. Ce sont des outils qui viennent nous aider pour des tâches particulières.

Donc quand on les utilise correctement, je suis optimiste parce que cela augmente effectivement nos capacités. Maintenant, je sais très bien que comme tous les outils, on peut les utiliser à bon escient, mais aussi les utiliser à mauvais escient. Un marteau, je peux l'utiliser pour planter le clou, c'est super, ça marche super bien, c'est mieux que moi, mais je peux l'utiliser pour vous taper sur la tête. Et donc l'outil est potentiellement dangereux, mais pas tout seul, il est dangereux en fonction de comment on l'utilise.

Ce sont les humains qui sont dangereux, et les humains, il y en a des gentils, il y en a des méchants.

Donc il faut faire attention et il faut être surtout critique sur ces outils. Ce n'est pas les IA qui sont dangereuses, c'est nous.

Croyez-vous en la possibilité d’une Artificial General Intelligence ?

L’AGI n'existera jamais, c'est très clair pour moi, c'est juste impossible, tout comme la voiture automne niveau 5 n'existera jamais.

Tous ces sujets qui sont globalement idéaux, qui marchent tout le temps, qui sont extraordinaires, qui sont incroyables ou qui ressemblent à l'humain, ça ne peut pas exister. C'est une sorte de continuum qui n'est pas possible. Les IA sont très performantes dans chacun des domaines pour lesquels on les fabrique.

Les IA prises une à une en tant qu'outil sont meilleures que nous. Mais élargir le champ avec une seule IA n’est pas possible.

Si on a à donner une définition pour une intelligence artificielle, ce sera une boîte à outils. Donc il faut que je l'ouvre et que je sorte tous les outils qui sont dedans : le marteau, le tournevis, la scie, qui sont des outils complètement différents et qui, entre eux, n'ont aucun rapport.

On le voit d'ailleurs dans cette vague actuelle d'IA générative, les choses commencent à se re-spécialiser.

Les IA génératives, elles sont un peu spéciales, parce qu'elles sont faites pour être fine-tunées. Cela veut dire qu'on garde quand même la grosse IA qui a été créée et qui n'est pas du tout frugale. Donc malheureusement, il faut ça comme modèle de fondation. Et après, on les fine-tune sur des domaines particuliers.

Et c'est très bien, parce qu'on parle de pertinences qui sont très faibles au départ : la pertinence d'un ChatGPT 3.5 est de 64%, c'est très faible pour un spécialiste, quel qu'il soit.

Et effectivement, quand on les fine-tune pour un domaine particulier, là, elles deviennent très pertinentes, elles deviennent incroyables. On retrouve cette histoire de spécialisation et de non-continuum, et donc de fait qu'on ne fera pas de l'AGI avec ça.

L'IA générative est souvent présentée comme une révolution, mais la révolution n’est-elle pas plutôt côté design, car entre les mains du grand public.

C'est effectivement une évolution et non une révolution technique. L'IA existe depuis 1956, il y a eu des paliers, il y a eu des hivers, il y a eu des problèmes, il y a eu des trucs super, des évolutions.

Il faut être clair, les IA génératives datent de 2017, donc ça fait quand même déjà six ans, cela a évolué par rapport au Machine Learning ou au Deep Learning d'avant, mais c'est toujours data, data, data, beaucoup de données, avec beaucoup de statistiques.

Mais effectivement, si on parle de révolution dans ChatGPT ou dans MidJourney, il n'y a pas vraiment de révolution de l'IA. Par contre, il y a une révolution de l'interface. La révolution d'un ChatGPT, c'est le Chat.C'est le fait que tout le monde peut utiliser ces outils d'une manière très simple, en juste les interrogeant en langage naturel.

Vous dites à ce propos que, pour une fois, on ne s'est pas trompé de nom sur la Generative AI ?

Oui. En 1956, quand ils ont appelé ça l'Intelligence Artificielle, ils auraient dû appeler ça Machine Learning ou Système Expert, parce qu'il n'y a rien d'intelligent dans l'Intelligence Artificielle, pas au sens humain du terme.

Pour l'IA Générative, on ne s'est pas trompés, parce qu'on aurait pu appeler ça IA créative. Et ça, ça aurait été une grosse erreur, et ça aurait été aussi difficile à expliquer après aux gens. Ces IA ne vont pas nous remplacer, elles vont nous permettent d'être encore plus performants dans nos travaux, parce que ce sont des IA génératives qui exacerbent notre créativité.

Moi, je ne sais pas dessiner, je ne sais pas faire des trucs comme ça. Mais si je demande à MidJourney de me dessiner une vache verte sur la tour Eiffel, la créativité est dans la vache verte sur la tour Eiffel. Peut-être que je prendrais une image qui n'était pas exactement l'idée que je m'en faisais, mais la créativité reste de mon côté.

Les designers qui ont peur d'utiliser ces outils parce qu'ils se pensent que cela les remplacera, il faut se remettre dans le contexte d'il y a une vingtaine d'années, 25 ans, quand Photoshop est arrivé, c'était la même chose.

Quelle est votre vision des choses sur les futures évolutions de ce domaine ?

On en parlait tout à l'heure, le problème de ces IA, c'est qu'elles prennent énormément de data et ne sont pas du tout frugales. Donc on veut spécialiser les modèles.

Aujourd'hui, on le fait la spécialisation post-fondation. Il va falloir se calmer avec ça, parce qu'on utilise trop de données, trop de ressources. Quand on a des centaines de GPU qui tournent pour créer un modèle pendant des semaines, ce n'est pas durable.

Donc il va falloir qu'on se démène pour trouver des techniques qui vont nous donner les mêmes performances, mais avec des modèles beaucoup plus petits. Et dès le départ, spécialiser certainement.

Il faut utiliser certainement beaucoup moins de données, il faut utiliser aussi des techniques qui marchaient bien dans les années 60-70, qui sont les systèmes experts à l'époque, donc tout ce qui compose les IA logiques, qu'on a oubliées aujourd'hui. Il va falloir certainement hybrider tout ça, pour créer des modèles hybrides qui seront certainement beaucoup plus frugaux.

Travailler avec Luc Julia

On parle beaucoup du Luc, chercheur, trouveur, mais on ne parle pas beaucoup du Luc manager, leader. Quel type de leader êtes-vous ?

Je n'aime pas les grosses équipes, j'aime ne pas être loin du cambouis. Je suis un faiseur avant tout. Bon, je ne suis pas un gars sympa, je pense que si vous parliez à mes gars, ils vont vous dire que je presse un peu, on va dire.

Mais le seul chiffre qu'on peut donner, c'est le nombre de gens qui, chaque fois que je vais quelque part, viennent avec moi.

Je ne suis pas dans le show de savoir que c'est moi qui l'ai fait, c’est le collectif, c’est nous. Cela vient certainement du fait que j'étais sportif de haut niveau, et c'est l'esprit du sport aussi, pour moi, c'est une équipe.

Travaillez-vous avec d’autres profils comme des Product Managers, des designers ?

Une de mes caractéristiques, c'est la multidisciplinarité. J'essaie de m'entourer de gens qui ne sont pas comme moi.

J'ai appris ça il y a très longtemps, pendant que je préparais ma thèse. J’attendais quelqu’un, et sur la table de la bibliothèque, il y avait un livre sur la physiologie du chat.

Je n’ai aucun intérêt sur les chats, mais je commence à feuilleter ce livre, et je tombe sur la description de la vision du chat. J'étais en train de travaille la perception justement, sur comment les ordinateurs peuvent percevoir des tableaux, en l'occurrence. Et la compréhension que j'ai eue quand j'ai lu l'article, c'était que c'était exactement le contraire de ce que j'étais en train de faire dans mes algorithmes. J'applique ce que j'ai compris de cette vision du chat, et ça multiplie par mille les performances de mon algorithme.

Et c'est ce jour-là que je me suis dit qu’il y a des choses intéressantes chez les autres.,Et depuis ce jour-là, dans toutes mes équipes, j'essaye de mettre des gens différents. J'essaye de faire faire aux gens des choses qu'ils n'ont pas l'habitude de faire. Et de regarder les choses avec un prisme différent.

Parce que quand vous regardez les choses avec un prisme différent, vous avez des différentes solutions. Et l'innovation, c'est ça, c'est pas faire ce qu'on fait tous les jours.

La place de la France dans l'IA et la technologie

Vous ne cachez pas votre engouement pour la Silicon Valley. Est-ce qu'il faut voir dans votre retour dans un environnement français, un début de vague de retour des têtes pensantes françaises vers la France ?

Depuis plus de 10 ans, avec Fleur Pellerin qui a créé la French Tech, avec la BPI, avec toutes ces initiatives qui sont des excellentes initiatives, ça a permis de revitaliser un peu l'écosystème français dans l'entreprenariat, le petit entreprenariat. Et ça, c'est super.

Je suis pro-French Tech, je suis un ambassadeur de la French Tech dans la Silicon Valley. La France a effectivement à nouveau cette fibre en l'entreprenariat.

Et c'est vrai qu'il y a des gens de la Silicon Valley qui reviennent. Les gens partent moins aussi, c'est-à-dire qu'ils vont aller faire des stages longs dans la Valley, et puis ils reviennent ici pour justement animer cet écosystème qui est très vivant et très intéressant.

Je me pose souvent la question de savoir si il y a 30 ans, quand je suis parti aux États-Unis, s'il y avait eu cet écosystème, est-ce que je serais parti ? Et je ne sais pas. Je ne crois pas, en fait.

Aujourd’hui, c'est facile de créer une entreprise, d'être entrepreneur. Mais qu'est-ce qu’il nous manque pour aller un cran plus loin ?

Effectivement, c'est le scale-up qui manque. On a plein de startups, elles sont super, mais on a encore trop peu de licornes, il en faudrait beaucoup plus. Comment on fait du scale-up ? C'est compliqué. C'est une histoire de financement.

Il y a, dans la Silicon Valley, des Venture Capitalists, des gens sont vraiment des Capital Riskers. Ici, en Europe, c'est plus compliqué. Ce n'est pas le rôle de la BPI de faire ça.

Il y a un autre problème aussi que je vois, c'est une impression de ce qu'il se passe : nous n’avons pas de marché européen à proprement parler. Ce soi-disant marché de 400 millions de personnes en Europe, il est complètement fragmenté. Quand je compare avec les États-Unis, avec 30 millions de personnes cette fois-ci, qui ont tout le monde équivalent en taille, il n'y a zéro frontière entre les États, parce qu'entre les États, il n'y a pas de frontière commerciale. Et il y a surtout zéro barrière de la langue. L'accès au marché est d'autant plus simple.

Vous êtes maintenant dans un grand groupe français, chez Renault. Quel conseil vous pourriez donner à d'autres grands groupes pour franchir une certaine inertie et vraiment accélérer sur des sujets d'innovation ?

On a créé à l'intérieur de Renault ce qu’on appelle la Software République, qui est une sorte de startup interne qui crée des startups internes, des projets qui sont managés comme des startups.

On essaie d'extraire des idées avec d’autres grands groupes, on les mélange avec des startups, et on fait ces projets en mode startup, où les startups viennent nous mettre des coups de pied aux fesses pour faire avancer les choses parce qu'elles, elles n'ont pas le choix, sinon elles vont mourir.

C'est relativement intéressant parce que quand ils aboutissent, ces projets donnent des joint venture, des choses qui peuvent rentrer aussi dans des business units de ces différents grands groupes, ou alors d'augmenter les startups avec lesquels on travaille.

Donc il y a plein de business models possibles, mais du coup on fait des projets qui amènent un retour sur investissement intéressant et rapide.

On essaie de insuffler ce fameux esprit de la Silicon Valley dont on parlait tout à l'heure sur ces projets-là.

Un grand merci Luc pour votre temps, pour tous ces enseignements, et pour tout ce que vous faites pour la communauté !

Retrouvez les livres écrits par Luc Julia qui retracent son parcours et ses convictions :

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